Crise Accrochage meurtrier dans le Nord-Est de la Mauritanie Selon ces sources contactées par téléphone, 15 soldats ont été tués et 20 blessés, des véhicules tout-terrain ont été incendiés et d'autres ont été emportés par les assaillants, qui avaient pris soin de confisquer les appareils de communication de la patrouille. Les assaillants, dont l'identité et les motivations sont encore inconnues, ont été repérés à 80 kilomètres des lieux de l'accrochage, ou des renforts militaires ont été dépêchés de la capitale, Nouakchott, selon ces mêmes sources. L'armée est en train de reprendre le contrôle de la situation et les militaires qui avaient fui le secteur de l'accrochage reviennent à Limgheti, à 400 kilomètres à l'est de la ville minière de Zouérate, ajoutent ces sources. Les autorités mauritaniennes n'ont pas réagi officiellement après cet accrochage. La situation paraît normale à Nouakchott, ou les habitants vaquent à leurs occupations quotidiennes, mais, d'après une autre source militaire, l'armée a été placée en état d'alerte maximum. Les observateurs, qui se perdent en conjectures, avancent plusieurs pistes quant à l'identité des assailants : des islamistes radicaux du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC, un mouvement armé actif en Algérie voisine), des éléments incontrôlés du Front Polisario, qui se bat depuis près de 30 ans contre le Maroc pour l'indépendance du Sahara occidental, des membres des "Cavaliers du changement" (aile militaire des putschistes mauritaniens de 2003), voire des bandits armés. L'unité attaquée à Limgheti effectuait une patrouille de routine depuis trois mois dans cette zone frontalière entre la Mauritanie, le Mali et l'Algérie, considérée par certains comme unno man's land et où opèrent à la fois les indépendantistes sahraouis et de nombreux trafiquants. Les Etats-Unis affirment que cette région sert de centre de recrutement aux groupes islamistes. Ces derniers mois, les autorités mauritaniennes ont intercepté une cinquantaine d'islamistes présumés soupçonnés d'entretenir des liens avec le GSPC, qui a fait allégeance au réseau islamiste Al Qaida d'Oussama Ben Laden.