Accord Accord chez Bosch sur un passage à 36H sans compensation financière- Un accord sur le passage à 36H de travail hebdomadaire sans compensation financière à l'usine du groupe allemand Bosch à Vénissieux pour éviter une délocalisation en République Tchèque, a été validé par les salariés.Selon la direction, moins de 2% des 820 salariés permanents de l'usine ont refusé l'accord, alors qu'il en fallait 10% pour bloquer le projet. Le résultat de la consultation a été annoncé officiellement lundi à l'entrée de l'usine, devant la presse et quelques représentants syndicaux.Le protocole d'accord signé, début juin, entre la direction et les syndicats CFE-CGC et CFDT (majoritaires), prévoit, avec le passage aux 36 heures hebdomadaires, une série de mesures pour réduire de 12% les coûts salariaux horaires.En contrepartie, la direction de Bosch s'est engagée à investir 12 millions d'euros dans une ligne de montage d'une nouvelle pompe à injection diesel, dont la fabrication évite une délocalisation.Cet investissement permettra également de sauvegarder 190 des 300 emplois qui étaient menacés, à l'horizon 2008, dans cette usine spécialisée dans les composants traditionnels de l'injection diesel obsolètes, et ne répondant plus aux nouvelles normes anti-pollution européennes, selon un responsable. Les 110 autres salariés devaient être reclassés ou se voir proposer des départs volontaires.Les syndicats CGT, FO, CFTC et CFE-CGC ont aussitôt dénoncé le "chantage de Bosch à la délocalisation" après la validation de l'accord.Seule la CFDT a estimé qu'il était justifié par un "contexte exceptionnel" et ne remettait "en cause ni les 35 heures, ni les accords de branche"..Pour Jean-Claude Mailly (FO), Bosch fournit un exemple de ces cas de "chantage à l'emploi" qui "s'exercent au niveau des entreprises", et illustre la "destructuration de la négociation collective" permise par cette loi.A la CGT, Maryse Dumas juge que "toutes les mesures prises (par le gouvernement) pour donner davantage de libertés aux entreprises en matière de dialogue social ouvrent des voies nouvelles aux entreprises pour pratiquer un tel chantage auprès des salariés"."De telles pratiques devraient être rendues illégales, il y a là une voie ouverte à tous les employeurs pour se saisir systématiquement du chantage à la délocalisation ou à la restructuration, pour obliger les salariés à accepter des modifications de leur statut social", a jugé Mme Dumas.La CFE-CGC, dont le délégué syndical, comme celui de la CFDT (majoritaire), avait signé cet accord dans l'entreprise, s'est ravisée et a qualifié le texte de "marché de dupes".Son président, Jean-Luc Cazettes, a exclu de "désavouer" son délégué syndical, dès lors que l'accord "a été validé par la grande majorité des salariés de l'usine", mais la CGC entend à l'avenir oeuvrer pour "bloquer de telles dérives", a-t-il indiqué.
