Attentat Abou Sayyaf frappe aux Philippines Trois attentats ont fait dix morts et plus d'une centaine de blessés. trois attentats terroristes, revendiqués par le groupe islamiste Abou Sayyaf, ont frappé hier soir trois villes des Philippines. Au total, dix personnes ont été tuées et au moins 127 blessées. Un porte-parole d'Abou Sayyaf, Abou Solaiman, a déclaré sur une radio locale que les attentats, destinés à tuer le plus de monde possible, étaient un «cadeau de saint Valentin» pour la présidente des Philippines Gloria Arroyo, et que d'autres actions allaient suivre. Dans la capitale, Manille, six personnes ont été fauchées et 94 blessées dans un attentat à l'explosif contre un bus dans le quartier d'affaires de Makati. L'explosion est survenue à une heure de grande affluence. Deux heures plus tôt, une personne avait été tuée par un engin visant un dépôt de bus à Davao, sur l'île méridionale de Mindanao. Dans la ville de General Santos, toujours dans le sud de l'archipel, trois autres personnes ont été tuées et 33 blessées : la bombe avait été dissimulée dans un triporteur devant un centre commercial très fréquenté. Ces attentats surviennent alors que, depuis une semaine, quelque 4 000 soldats philippins traquent plusieurs centaines de rebelles du groupe Abou Sayyaf et du Front moro de libération national sur l'île de Jolo. Au moins soixante rebelles et une trentaine de soldats ont péri en une semaine de combats. Par ailleurs, 15 000 habitants ont fui la région, soumise au pilonnage des canons de l'armée. Le gouverneur de la province, Ben Loong, a estimé que l'armée avait besoin «d'une ou deux semaines supplémentaires» pour venir à bout des rebelles. Le porte-parole d'Abou Sayyaf, Abou Solaiman, a accusé l'armée «d'avoir massacré des familles entières» à Jolo. «Nous ne nous arrêterons pas avant d'avoir obtenu justice pour les innombrables vies et propriétés de musulmans que vous avez détruites, a-t-il averti. Nos dernières opérations à Manille, Davao et General Santos, préparées et exécutées avec précision par les valeureux combattants de l'islam, sont notre réponse aux atrocités commises par le gouvernement des Philippines partout contre les musulmans.» Le gouvernement a, de son côté, dénoncé ces «actes terroristes ignobles». Abou Sayyaf, qui s'est fait connaître dans les années 90 par des enlèvements, notamment d'étrangers, serait lié au réseau Al-Qaeda et à l'organisation terroriste sud-asiatique Jemmah Islamiyah. Selon le gouvernement philippin, le groupe est responsable d'un attentat survenu dans la baie de Manille l'an dernier contre un ferry, qui avait tué plus de cent personnes. AFP