Visite A Washington, Abbas va évoquer avec Bush la création d'un Etat palestinien Venu avec l'objectif affiché d'obtenir un soutien américain "clair"  à un Etat palestinien indépendant, M. Abbas a reçu mercredi 25 mai des assurances de la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice, qui a réaffirmé l'engagement américain en faveur d'un Etat palestinien continu. COEXISTENCE PACIFIQUE Après le Congrès, M. Abbas a eu des entrevues séparées avec le vice-président Dick Cheney puis avec Mme Rice. Il a affirmé à la presse dans la soirée que ses discussions avec les responsables de l'administration et les élus du Congrès s'étaient déroulées "dans une ambiance positive". Il a indiqué avoir réclamé l'adoption par Washington "d'une position politique"  aboutissant à la réalisation de la vision du président Bush de deux Etats, Israël et la Palestine, coexistant pacifiquement. M. Abbas a aussi demandé "le tranfert direct à l'Autorité palestinienne de l'aide économique américaine". "Nous connaîtrons les réponses demain après la rencontre avec le président Bush", a-t-il dit. "Les aides destinées au peuple palestinien doivent parvenir directement au Trésor de l'Autorité palestinienne et rien ne justifie leur versement à travers des ONG", a-t-il ajouté. Washington ne verse à présent directement à l'Autorité palestinienne qu'une petite partie de cette aide, qui doit totaliser 350 millions de dollars en 2005, craignant que l'argent transféré ne soit détourné par des responsables corrompus. LA CRÉATION D'UN ÉTAT PALESTINIEN S'INSCRIT DANS LA DÉFENSE DES INTÉRÊTS AMÉRICAINS M. Abbas a en outre affirmé que les responsables américains lui avaient fait savoir que Washington considérait que le retrait israélien prévu cet été de la bande de Gaza "doit être suivi par l'application de la 'feuille de route"', le dernier plan de paix international. "Pour eux, il s'agit d'un processus qui doit aboutir à la réalisation de la vision des deux Etats. Ils ont une position favorable à la création d'un Etat palestinien indépendant et viable", a-t-il ajouté. La "feuille de route", restée lettre morte depuis son lancement en 2003, prévoit la création d'un Etat palestinien indépendant en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, en principe en 2005. Au Congrès, Mahmoud Abbas a notamment rencontré le chef de la majorité républicaine au Sénat, Bill Frist, puis la commission des affaires étrangères à la Chambre des représentants, présidée par Henry Hyde. "Un Etat palestinien stable et pacifique est nécessaire pour protéger les intérêts américains et parvenir à la sécurité à long terme au Proche-Orient", a souligné M. Hyde au début des entretiens. M. Abbas a pour sa part assuré aux élus américains qu'il a rencontrés qu'il s'efforçait "d'éradiquer la culture de violence pour la remplacer par celle de la négociation", selon son entourage. "Nous n'avons pas encore réalisé tous les résultats escomptés mais nous allons continuer à travailler", a dit le leader palestinien, selon la même source. UNE PRÉSIDENCE PALESTINIENNE DIFFÉRENTE DE LA PRÉCÉDENTE Tout en qualifiant l'entretien avec M. Abbas de "positif et constructif", le numéro deux de la commission des affaires étrangères à la Chambre des représentants, le démocrate Tom Lantos, lui a reproché "sa réticence"  à mettre au pas les groupes armés responsables d'attentats anti-israéliens. Alors que son prédécesseur Yasser Arafat, accusé de tremper dans "le terrorisme", était persona non grata à Washington, M. Abbas sera reçu jeudi par le président américain, qui a salué à plusieurs reprises sa détermination à mettre fin à la violence. Mercredi, c'était au tour de Mme Rice de louer son action. "Je crois qu'il n'y a aucun doute que c'est une direction palestinienne différente que ce que nous avions dans le passé", a-t-elle dit dans une interview à l'AFP. Elle a rappelé que M. Bush avait déjà exprimé son engagement à l'égard d'un Etat palestinien "qui aurait un territoire continu. Il a dit que cela ne pouvait être un Etat fait de territoires éclatés, que cela ne serait pas viable".