Visite A Pékin, Angela Merkel évoque les droits de l'homme La chancelière allemande, Angela Merkel, a commencé sa première visite officielle en Chine, lundi 22 mai, en évoquant d'emblée les droits de l'homme avec le premier ministre Wen Jiabao. "C'est une question importante dans le dialogue bilatéral", a déclaré Mme Merkel lors d'une conférence de presse à Pékin. Des sources gouvernementales allemandes avaient indiqué que la peine de mort, le système des camps ou l'exercice de la liberté religieuse seraient des sujets abordés par Mme Merkel, même si c'est avec le "tact approprié". Elle devait aussi rencontrer, lundi soir à l'ambassade allemande, des personnalités de la société civile, dont les noms n'ont pas été dévoilés. Mardi, une rencontre est prévue avec l'évêque catholique de Shanghaï, Aloysius Jin Luxian, qui appartient à l'Eglise officielle. Rencontre qui intervient dans un moment de tension entre le Vatican et Pékin sur la nomination des évêques. La chancelière a clairement fait savoir, dès son entrée en fonctions, qu'elle était hostile à la levée de l'embargo sur les ventes d'armes dites "léthales" à la Chine. Elle l'a répété au président chinois Hu Jintao lors de sa visite en Allemagne en novembre 2005. Son prédécesseur, Gerhard Schröder, était, au contraire, en phase avec Jacques Chirac sur la question. Le président français s'est employé durant des mois à convaincre ses homologues européens que cet embargo ne sert à rien et n'a plus lieu d'être. Mme Merkel a ainsi rejoint le camp des pays scandinaves, ralliés par la Grande-Bretagne en 2005 après l'adoption de la "loi anti-sécession" par l'Assemblée nationale populaire. Ce texte donne toute légitimité à Pékin pour recourir à la force si Taïwan la "rebelle" déclarait son indépendance. Accompagnée d'une quarantaine de patrons, Mme Merkel devrait aussi signer une vingtaine d'accords économiques - notamment sur la prévention de la contrefaçon -, et appuyer les entreprises allemandes. Un des poids lourds du parti de la chancelière, le ministre-président de la Hesse, Roland Koch, qui l'a précédée à Pékin début mai, assure qu'il n'est "pas problématique aujourd'hui de discuter des questions controversées, cela ne met pas en danger les relations économiques, qui sont de l'intérêt des deux parties", dans un entretien à la Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung du dimanche 21 mai.