Annonce A partir de ce dimanche, tout produit destiné à la consommation humaine ou animale et contenant 0,9% d'OGM devra porter une étiquette spécifique. C'est la concrétisation d'une nouvelle réglementation de l'UE. La nouvelle réglementation européenne sur l'étiquetage des OGM, la plus stricte au monde selon Bruxelles, devient une réalité ce dimanche. Visant à garantir l'information des consommateurs, elle prévoit que tout aliment contenant plus de 0,9% d'OGM devra être étiqueté comme tel. Adoptés en juillet dernier par le Parlement européen, les textes sont entrés en vigueur le 7 novembre dernier, mais ne sont effectifs qu'à compter de ce 18 avril – délai mis à profit pour adopter les derniers décrets d'application. Cette entrée dans les faits de la réglementation devrait permettre dans les prochaines semaines la levée du moratoire sur les nouveaux OGM observé depuis 1999 dans l'UE. Le secteur européen de la biotechnologie a salué la mesure, qu'il qualifie de "premier système de choix des consommateurs du monde". EuropaBio "attend avec impatience la reprise des procédures d'approbation des OGM sur des bases scientifiques et transparentes". En 1999, sept pays européens s'étaient mis d'accord pour bloquer toute nouvelle homologation d'OGM tant que des règles d'étiquetage et de traçabilité ne seraient pas adoptées. Pour des raisons différentes, les écologistes se félicitent également de cette nouvelle législation. "Bien qu'imparfaites, ces lois vont permettre aux gens de rejeter cette expérience (des OGM) une fois pour toutes", juge Geert Ritsema, des Amis de la Terre. L'application de ces deux règlements ne devrait toutefois pas bouleverser les gondoles des supermarchés de l'UE. Comme le constate la Confédération des industries agro-alimentaires, "un nombre considérable de consommateurs sont encore opposés à acheter des produits dérivés d'OGM". Mise en place d'un système de traçabilité Les nouvelles règles s'appliqueront également aux aliments destinés aux animaux, pour lequels il n'y avait pas d'étiquetage obligatoire jusqu'à présent, alors que le fourrage constitue le débouché essentiel du maïs et du soja transgénique en Europe. Néanmoins, "la réglementation n'impose aucun étiquetage spécifique pour les produits, comme la viande, le lait ou les oeufs, qui seraient issus d'animaux nourris aux OGM", regrettent les écologistes de Greenpeace. Outre ces obligations d'étiquetage, les nouveaux règlements instaurent également un système de traçabilité, permettant de suivre le cheminement des produits transgéniques, du producteur à l'acheteur. Les données d'origine, de composition, de destination devront être conservées pendant 5 ans. Ces nouvelles règles s'appliqueront aux 16 aliments transgéniques déjà autorisés au sein de l'UE, et aux neuf en attente d'homologation. La procédure la plus avancée concerne l'autorisation du maïs doux en boîte BT-11 de la firme suisse Syngenta, sur laquelle les ministres de l'Agriculture devront se prononcer, lors de leur prochaine réunion les 26 et 27 avril à Luxembourg.