Manifestation A Mexico, la gauche appelle à la "résistance civile pacifique" Plusieurs centaines de milliers de partisans du candidat de gauche à la présidence, Andres Manuel Lopez Obrador, qui se considère victime d'une fraude électorale, ont manifesté, dimanche 16 juillet, à Mexico, pour exiger un nouveau décompte du scrutin du 2 juillet. M. Lopez Obrador, 53 ans, a pris la tête de la manifestation qui a rassemblé 800 000 personnes, selon la police, et a lancé un appel à "la résistance civile pacifique". Coutumier des grandes mobilisations dans son fief de Mexico, M. Lopez Obrador compte sur cette démonstration de force dans la rue pour amener les autorités électorales à recompter les suffrages, "bulletin par bulletin, bureau de vote par bureau de vote", comme le scandaient, dimanche, les manifestants. Sinon, affirme-t-il, le conservateur Felipe Calderon sera un président "illégitime". "Il y a près de 1,5 million de voix qui n'ont pas le bulletin de vote correspondant, les procès verbaux [des bureaux de vote] ne reflètent pas le vote", a-t-il affirmé. Donné légèrement favori avant le scrutin, le leader de la gauche mexicaine a été battu sur le fil, selon des résultats pas encore été officiellement proclamés. Obrador a demandé à Felipe Calderon, donné vainqueur du scrutin par l'Institut fédéral électoral, d'accepter un recomptage des suffrages, car "la tache laissée par une élection frauduleuse ne disparaît pas avec toute l'eau des océans". Selon un sondage, publié samedi par le quotidien Reforma, une majorité d'électeurs serait hostile à un nouveau décompte des voix. Dénonçant une fraude généralisée, M. Lopez Obrador a déposé il y a une semaine plus de 200 recours devant le Tribunal fédéral électoral (Trife), l'instance électorale suprême qui devra décider ou pas un recomptage des 41,7 millions de bulletins de vote, puis proclamer le vainqueur de la présidentielle, le 6 septembre au plus tard. Selon les résultats de l'Institut fédéral électoral (IFE), le candidat de la droite catholique, Felipe Calderon, a devancé Andres Manuel Lopez Obrador d'un demi-point de pourcentage. M. Lopez Obrador a affirmé que la mobilisation de dimanche était "la plus importante de l'histoire politique du Mexique" et a convoqué une nouvelle manifestation pour le 30 juillet. Le 8 juillet déjà, M. Lopez Obrador avait réussi une grande manifestation dans le centre de la capitale mexicaine avec plus de 200 000 militants ou sympathisants qui avaient répondu à son appel.