Manifestation A Lyon, violente manifestation d'un groupe d'extrême droiteLes affrontements étaient prévisibles. De violentes échauffourées ont opposé, dimanche 14 novembre, place des Jacobins, dans le centre de Lyon, une soixantaine de membres des Jeunesses identitaires (JI, extrême droite), venus manifester contre l'entrée de la Turquie dans l'Europe, à une centaine de militants antifascistes et d'extrême gauche. Aux mandarines et autres fruits et légumes lancés par ces derniers, les membres des JI ont répliqué à coups de poing, de chaînes et de jets de chaises ou de tables arrachées à la terrasse de café la plus proche - devant des forces de l'ordre nombreuses mais passives. Bilan : un blessé grave parmi les contre-manifestants, un jeune homme atteint au visage.Malgré son passé sulfureux, la manifestation de ce groupuscule avait été autorisée par la préfecture du Rhône. Les JI font partie du Bloc identitaire, un mouvement créé en 2003 pour remplacer le groupe Unité radicale, dissous par les autorités après la tentative d'assassinat contre Jacques Chirac, lors du défilé du 14 Juillet 2002, par l'un de ses membres, Maxime Brunerie. Ce dernier devrait comparaître devant une cour d'assises en 2005.Dès avril 2003, l'organisation d'extrême droite, qui a fait de l'immigration son principal cheval de guerre, s'était refondée à Mâcon. Elle tenait ses premières "assises identitaires", samedi 13 novembre, dans un hôtel du 9e arrondissement de Lyon. Quelque 155 personnes y participaient à huit clos, selon Fabrice Robert, le président de Bloc identitaire. Présent, dimanche, lors de la manifestation, celui-ci a tenté, en dépit des violences exercées par ses camarades, de présenter un visage policé de son mouvement, soutenant que celui-ci menait des "actions sociales" comme la distribution de "soupe populaire" aux sans-domicile fixe, et projetait de mener un "voyage humanitaire" en janvier 2005 au Kosovo...PASSERELLES AVEC LE FNBloc identitaire, qui se proclame "réseau d'entraide, de solidarité entre Français et Européens", tente de reprendre une stratégie sociale expérimentée par le Front national (FN). Le groupe extrémiste a d'ailleurs jeté, ces derniers mois, des passerelles avec des membres du FN comme Jacques Bompard, le maire (FN) d'Orange. M. Robert a affirmé que des représentants d'Esprit public, le cercle de M. Bompard, étaient présents samedi à Lyon.Il a annoncé qu'il présenterait des candidats Bloc identitaire aux prochaines élections municipales. "On va travailler avec Esprit public pour pouvoir gérer de petites municipalités. Contrairement à Le Pen qui vise la présidentielle, nous, on considère que l'avenir est à l'enracinement local", a affirmé le chef de Bloc identitaire.
