Victoire A l'Euro de basket, les Français ont battu les champions du monde serbesAprès plusieurs matchs médiocres, l'équipe de France de basket a accompli un véritable exploit en éliminant la Serbie-Monténégro (74-71), championne du monde en titre, lors de l'Euro 2005, mardi à Novi Sad. Les Bleus n'avaient en effet jamais battu les Yougoslaves ou les Serbes-Monténégrins, sur leur propre terrain, lors d'une compétition internationale. Ce succès hisse les Français en quarts de finale, face à la Lituanie, jeudi à Belgrade.La Turquie favorite chute aussi Les Serbes ne sont pas seuls dans leur malheur de favori déchu : la Turquie est elle aussi tombée, face à l'Allemagne (66-57), abattue par un seul homme, Nowitzki, meilleur marqueur et meilleur rebondeur du tournoi. La logique a, en revanche, été respectée dans les deux autres barrages, où la Croatie a éliminé l'Italie (74-66) et la Grèce a dominé Israël (67-61). Les quatre nations battues mardi ont perdu gros. Elles n'iront pas en effet au Mondial 2006, à moins de recevoir une des quatre invitations (dont probablement deux pour l'Europe) des mains de la fédération internationale (FIBA). – (Avec AFP) [-] fermer"Contrairement aux matches de poule, nous avons joué en bloc offensivement et défensivement ce soir, analysait l'entraîneur Claude Bergeaud. Je voudrais remercier mes joueurs pour ce qu'ils ont fait ce soir." Face à une équipe au niveau anormalement faible, les Bleus ont réussi une seconde mi-temps dantesque, aux antipodes de leurs prestations du premier tour. Tony Parker, qui a commencé la rencontre sur le banc, a notamment resurgi après le naufrage des trois premiers matches, finissant deuxième meilleur marqueur français avec 13 points. Les Bleus, qui avaient été menés de 9 points à la pause, ont aussi bénéficié d'un Florent Pietrus déterminant sur la fin. Ils ont su rester un peu plus calmes que leurs adversaires lors des cinq dernières minutes haletantes, où chaque équipe ratait deux fois plus de lancers qu'elle n'en réussissait. Rigaudeau et Pietrus ont su maîtriser leurs nerfs, contrairement à Rebraca, pour parachever la victoire française, complètement inespérée. RIGAUDEAU CARNASSIER La sortie de route était en effet programmée après une phase préliminaire ratée, où l'équipe de France n'a jamais paru en mesure de se battre avec les grands. Peut-être trop confiante, ou alors tout simplement moins redoutable que prévu, la Serbie-Monténégro n'a pourtant jamais réussi à se débarrasser comme prévu des Français.L'inverse était vrai aussi, car à chaque fois que la France revenait à distance, elle laissait son adversaire reprendre confiance avec des tirs à 3 points empoisonnés. Elle regagnait ainsi la pause avec 9 points de déficit, après s'être pourtant rapprochée de 4 unités une minute plus tôt avec un 11-1 (16e-19e) instigué par un Parker enfin sorti de son sommeil de quatre jours.Après le repos, les Bleus ont de nouveau réussi à réaliser des séries avant de gâcher aussitôt l'occasion de faire douter la Serbie et son public, prêt à basculer dans les sifflets. Ainsi, en début du troisième quart-temps, où ils faisaient suivre un 9-0 par un 1-10 propre à désespérer (45-54, 25e). Mais la France faisait la différence au début du quatrième quart-temps où, dans le sillage d'un Rigaudeau carnassier (14 points au final) et d'un missile de Gelabale, elle parvenait à mener pour la première fois depuis le tout début de partie (63-58, 32e). Les dernières minutes, asphyxiantes, avec des fautes aux quatre coins du terrain, n'allaient plus guère faire bouger le tableau d'affichage. Pour les Français, en revanche, le mardi 20 septembre 2005 aura tout bouleversé."ÉGOCENTRISME" DES JOUEURS SERBESEn quart de finale, les Français se heurteront à un autre ogre du basket européen, la Lituanie, tenante du titre et invaincue au premier tour. Avec ce succès en poche, les Français se rapprochent de leur objectif prioritaire, la qualification pour le mondial japonais en 2006, auquel participeront les six premiers de l'Euro. "Nous avons une chance réelle de nous qualifier pour le championnat du monde de l'an prochain", a assuré Claude Bergeaud. Les Serbes, en revanche, ne défendront pas leur titre acquis en 2002 à Indianapolis. "L'alchimie n'a jamais pris au sein de l'équipe dans ce tournoi, et nous ne pouvions résoudre nos problèmes pour faire mieux devant nos fans", s'est désolé l'entraîneur serbe Zelimir Obradovic, regrettant l'"égocentrisme" et le manque d'"esprit d'équipe" de ses joueurs.
