Ouverture a chasse au loup est rouverte La traque est de nouveau autorisée depuis samedi soir dans trois départements. Les préfectures alpines ont annoncé leur décision quelques heures à peine après la publication de l'arrêté interministériel les autorisant à tuer plusieurs spécimens de loups. La chasse au loup est de nouveau autorisée depuis ce samedi dans les départements des Hautes-Alpes, des Alpes-de-Haute-Provence et des Alpes-maritimes, où près de 200 moutons sont morts pour une raison encore inexpliquée dans la nuit de jeudi à vendredi. Les préfectures alpines ont fait connaître leur décision quelques heures après la publication au journal officiel de l'arrêté interministériel autorisant "la destruction de spécimens de loup (canis lupus)" dont procèdent les arrêtés préfectoraux qui avaient été suspendus par la justice dans l'attente de cette publication. L'abattage de quatre loups au maximum dans les Alpes d'ici la fin 2004 avait été initialement autorisé par le ministre de l'Ecologie Serge Lepeltier, à titre exceptionnel et sous conditions, afin de limiter localement la pression du loup sur les troupeaux. Ainsi, dans les Alpes-de-Haute-Provence, la "reprise des opérations" a été annoncée "dès samedi", dans les Hautes-Alpes pour "samedi soir" et dans les Alpes-maritimes samedi à minuit. Ces décisions, prises rapidement, témoignaient de la volonté du gouvernement de passer outre les protestations des défenseurs des animaux et surtout de donner des gages aux éleveurs. Les défenseurs du loup ne décolèrent pas Hasard de calendrier, quelque deux cents moutons ont été retrouvés morts après avoir fait une chute du haut d'une falaise, dans la nuit de jeudi à vendredi, à Saint-Etienne-de-Tinée (Alpes-Maritimes). Si le syndicat ovin du département attribue cette attaque à des loups, les gendarmes ont estimé "prématuré de tirer une quelconque conclusion" arguant que "le berger présent lors de l'accident dit ne pas avoir vu de loup" et que les carcasses examinées ne présentaient "aucune trace de morsure". De son côté, Christian Estrosi, député et président UMP du conseil général des Alpes-Maritimes, a affirmé que "sans préjuger des résultats de l'enquête sur l'origine de la chute des moutons (...), ce sinistre ne peut manquer, une nouvelle fois, d'interpeller les pouvoirs publics quant à la responsabilité du loup". Par ailleurs, la FDSEA de l'Isère a fait savoir vendredi que le loup avait "tué depuis la mi-juin 49 brebis" dans le massif du Taillefer - ce que n'a pas confirmé la préfecture - , accusant les pouvoirs publics "de préférer protéger les loups que les brebis" et menaçant le gouvernement de manifestations. De son côté, l'Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas), qui avait déposé les recours contre trois arrêtés préfectoraux - obtenant leur suspension provisoire - ne désarme pas: elle a annoncé vendredi qu'elle allait attaquer l'arrêté interministériel. L'Aspas, qui estime la population de loups dans les Alpes à 36 specimens contre 55 selon les chiffres ministériels, avait déjà saisi, le 4 août, la Commission européenne d'une plainte contre la France pour non-respect de ses engagements communautaires.L