Scandale 700 millions de dollars détournés des caisses de l'Autorité palestinienneLe procureur général palestinien, Ahmed Al-Meghani, a révélé, dimanche 5 février, dans un rapport d'enquête "qu'environ 700 millions de dollars" [580,38 millions d'euros] manquaient dans les coffres de l'Autorité palestinienne. Il s'agit d'une somme considérable si l'on tient compte du fait que le déficit annuel de l'Autorité palestinienne s'élève à 800 millions de dollars [663,3 millions d'euros] et toute l'aide annuelle à un milliard environ. L'artificier du Djihad islamique et un comparse tués dans un raidDeux Palestiniens du Djihad islamique ont été tués, dimanche soir, et deux autres blessés lors d'un raid aérien israélien visant deux voitures circulant dans le quartier de Zeitoun à Gaza, ont indiqué des responsables des services de sécurité palestiniens. Un des Palestiniens tués, Adnan Bustan, était le responsable pour le Djihad islamique de la production de roquettes artisanales que des activistes de cette organisation tirent périodiquement vers le sud d'Israël. Ces derniers décès portent à 4 944 le nombre de tués, dont trois-quarts de Palestiniens, depuis le début de la seconde Intifada en septembre 2000. - (Avec AFP)[-] fermerRendant compte de l'enquête à la presse, M. Meghani a précisé que 25 responsables de l'administration palestinienne avaient jusqu'à présent été arrêtés pour ces faits et que 10 autres étaient en fuite à l'étranger. L'Autorité a réclamé leur extradition, a-t-il ajouté. "Il y a eu une cinquantaine de cas de corruption financière et administrative" a déclaré M. Meghani. Parmi les cas mis au jour par l'enquête figure notamment le financement d'une usine fictive de tuyaux, pour laquelle l'Autorité a avancé quatre millions de dollars, et le détournement de deux millions de dollars d'aide italienne. "L'usine n'existait que sur le papier et l'enquête se poursuit pour déterminer où est allé l'argent", a-t-il dit. L'enquête a également dévoilé un trou de 20 millions de dollars dans les comptes de la télévision palestinienne (PBC), a rapporté M. Meghani.Le procureur a révélé que son rapport devait être initialement publié le 20 décembre 2005 mais qu'il avait été reporté suite à une demande expresse du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, de crainte qu'il ne serve d'argument électoral aux opposants du mouvement Fatah au pouvoir. LA CORRUPTION, UN DES FACTEURS DE LA VICTOIRE DU HAMASM. Abbas, élu en janvier 2005, s'était engagé à lutter contre la corruption et à appliquer un vaste programme de réformes dans les institutions palestiniennes. La corruption au sein de l'Autorité palestinienne, noyautée par le Fatah, est un des facteurs ayant conduit à la victoire du Hamas aux législatives du 25 janvier, le mouvement intégriste passant pour intègre aux yeux d'une majorité de l'électorat. Il est cependant le responsable de la plupart des attentats-suicides anti-israéliens durant l'Intifada, mais il observe une trêve des attaques depuis un an.Nigel Roberts, ancien représentant de la Banque mondiale dans les territoires autonomes, a déclaré récemment au journal israélien Haaretz que l'Autorité palestinienne était au bord de la faillite en dépit d'une aide de cinq milliards de dollars en cinq ans.Par ailleurs, le gouvernement israélien a donné son feu vert au transfert de fonds dus à l'Autorité palestinienne, mais menacé de ne plus le faire dans l'avenir. Il s'agit d'une tranche de quelques 250 millions de shekels (45 millions de dollars environ). Ces fonds mensuels correspondent essentiellement au produit de la TVA et des droits de douane prélevés sur les produits importés dans les territoires palestiniens et transitant par Israël.Des responsables sécuritaires israéliens ont estimé que le non versement de ces sommes risquait d'engendrer un chaos dans les territoires palestiniens. "L'argent sera transféré mais plus un seul sous ne sera versé dans l'avenir si le Hamas se retrouve à la tête de d'Autorité palestinienne alors qu'il n'a pas renoncé à la violence et à son objectif final de détruire Israël", a mis en garde le ministre de l'habitat, Zeev Boïm.
