Annonce 650 clandestins ont débarqué dans la nuit de samedi à dimanche. Cette île est la première terre italienne sur la route des immigrants partant des côtes africaines, en particulier de Libye. L'ambassadeur de Libye à Rome a été convoqué par le ministre italien des Affaires étrangères après "l'afflux massif" d'immigrants clandestins sur l'île de Lampedusa, la petite île sicilienne située entre l'Afrique et la Sicile. Le ministère a en outre indiqué que le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini a donné instruction à l'ambassadeur d'Italie en Libye d'effectuer de son côté "une démarche officielle" auprès du gouvernement libyen et " solliciter une collaboration maximale aux initiatives déjà convenues pour lutter contre l'immigration clandestine. " Près de 650 immigrants sont arrivés à Lampedusa à bord de deux embarcations successives dans la nuit de samedi à dimanche, créant une situation très délicate pour les autorités italiennes. Plus de 480 hommes étaient entassés sur la première embarcation, un bateau de pêche parti de toute évidence de Libye, selon les premiers éléments recueillis par les enquêteurs italiens à l'arrivée.Le gouvernement italien a demandé à plusieurs reprises aux autorités libyennes de renforcer leurs contrôles pour empêcher ces traversées qui lui posent trois grands problèmes: humanitaire avec la saturation des centres de rétention, politique avec les récriminations de l'aile xénophobe de sa majorité et de sécurité du territoire dans un contexte dominé par la crainte du terrorisme.Lampedusa, porte de l'Europe Par une curieuse ironie de la géographie, ces 20 km2 de roche aride avec ses 5.900 habitants (20.000 l'été), se trouvent en réalité sur la même plaque continentale que l'Afrique. Au point de traversée le plus court, Lampedusa est à 138 km de la Tunisie, alors que la Sicile est à 215 km. Les immigrants transitent parfois moins de 24 heures à Lampedusa, le temps de recevoir les premiers soins quand c'est nécessaire, mais aussi d'être fichés par la police italienne dans le cadre de la nouvelle législation de 2002. Après leur arrivée au port, ils sont conduits en estafette au centre dit de "premier accueil", prévu pour 200 places, mais régulièrement saturé.
