Procès 19 ans de prison pour Alexandre Ferrand Cet aide-éducateur de 26 ans, qui était poursuivi pour 60 viols et agressions sexuelles contre des enfants, devra en outre faire l'objet d'un suivi socio-judiciaire pendant 15 ans à compter de sa sortie de prison. Mis en ligne le 30 septembre 2004   Alexandre Ferrand, l'aide-éducateur de 26 ans jugé pour 60 viols et agressions sexuelles sur des enfants, a été condamné à 19 ans de réclusion criminelle, assortis d'une peine de sûreté aux deux tiers, jeudi par la cour d'assises des Côtes d'Armor. Sur les 60 cas de viols et agressions sexuelles sur mineurs dont il était accusé, la cour l'a acquitté dans deux cas: celui concernant la seule fillette parmi les 60 victimes, et le cas d'un autre jeune garçon. Le président du tribunal a indiqué à l'accusé qu'il avait dix jours pour faire appel mais le jeune homme avait fait savoir à la cour avant l'énoncé du verdit qu'il ne ferait pas appel. Alexandre Ferrand est interdit de séjour pendant 10 ans dans les Côtes d'Armor et fera l'objet d'un suivi socio-judiciaire pendant 15 ans (à compter de sa sortie de prison), selon le verdict prononcé à l'issue d'un procès à huis clos de deux semaines. Ce suivi inclut des soins ainsi que l'interdiction d'apparaître dans des lieux fréquentés par des mineurs que ce soit à titre professionnel ou bénévole. Au cas où le jeune homme se déroberait au suivi socio-judiciaire prévu par la cour ou n'en respecterait pas les termes, le juge d'application des peines pourra le renvoyer en prison pour une durée supplémentaire de cinq ans. Des enfants et des parents soulagés Le verdict a été rendu dans une salle comble en présence d'une trentaine de jeunes victimes qui, selon leurs proches, ont accueilli le jugement "avec soulagement". "Ils avaient besoin de mettre un visage sur leur agresseur et d'entendre qu'il est puni. Un des enfants parmi les plus jeunes m'a dit avec ses mots qu'il se sentait libéré, qu'il serait plus serein maintenant", a déclaré après le prononcé du jugement Me Véronique Baousson, avocate des parties civiles. "Les parents sont également soulagés car le suivi est prévu sur le long terme", a-t-elle ajouté. En raison du jeune âge de l'accusé, les familles s'inquiétaient en effet d'un risque de récidive lorsqu'il recouvrira la liberté (envisageable dans moins de dix ans puisqu'il a déjà fait trois ans de détention préventive). Avant que les jurés ne se retirent pour délibérer, l'accusé, qui s'était lui-même dénoncé pour une large partie des faits qui lui sont reprochés, "s'est exprimé assez longuement. Il a demandé pardon aux familles et aux enfants, tout en déclarant qu'il comprenait très bien que ce pardon lui soit refusé", a expliqué son avocat Me Jacques Duval. L'affaire avait été révélée en août 2001 lorsque la famille d'un petit garçon de 5 ans avait porté plainte pour des faits d'attouchements sexuels commis alors que le moniteur travaillait dans un centre d'accueil et de loisirs pour enfants à Trégueux, près de Saint-Brieuc.