Attaque 18 membres des forces de sécurité tués dans une embuscade en Algérie L'embuscade est attribuée au Groupe salafiste pour la prédication et le combat, proche d'Al-Qaida, qui compterait encore entre 300 et 500 hommes aguerris et bien entraînés, alors que son rival, le Groupe islamique armé, a été anéanti selon les autorités algériennes, qui ont annoncé lundi son "démantèlement quasi total". Dix-huit membres des forces de sécurité ont été tués dans la nuit du dimanche 2 au lundi 3 janvier dans une embuscade tendue par un groupe armé islamiste à Biskra (420 km au sud d'Alger), rapporte mercredi 5 janvier le quotidien L'Expression. Dix-neuf militaires ont été blessés dans cette embuscade, la plus meurtrière des attaques islamistes depuis plus de trois mois, lorsque seize personnes avaient été assassinées par un groupe armé dans la région de Médéa (80 km au sud d'Alger). Une cinquantaine d'assaillants en tenue afghane ont attaqué un convoi de l'armée en faisant sauter un véhicule sur une bombe puis en mitraillant le convoi, tuant 13 militaires, dont un officier supérieur et cinq civils armés les accompagnant, précise le journal. L'embuscade, attribuée au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), a eu lieu dans une région isolée, près des localités de Ras El-Miad et de Sidi Khaled, ajoute-t-il. La riposte des militaires aurait permis de blesser plusieurs assaillants, dont certains sont encerclés par des unités de l'armée venues en renfort, indique également L'Expression. Le journal estime que ce groupe, reconstitué à partir d'éléments venus d'autres régions du pays, notamment des régions voisines de M'sila et Sétif, est dirigé par Mokhtar Belmokhtar, dit Belaouar (le borgne), rallié au GSPC et vivant de la contrebande dans le Sud. Des informations de sources sécuritaires ont fait état, depuis quelques semaines, du retour du nord du Mali, où il s'était réfugié, de Belmokhtar, précise-t-il. UN NOYAU DE 300 À 500 COMBATTANTS AGUERRIS Il ajoute qu'après l'arrestation de l'ancien numéro deux du GSPC, Amari Saïfi, dit Abderrezak Le Para, livré à l'Algérie par la Libye en octobre, Belmokhtar a réussi à réunir sous sa bannière des irréductibles de ce mouvement survivant grâce aux contributions des contrebandiers et des trafiquants de drogue, nombreux dans le Sud. Le GSPC reste le seul mouvement structuré encore capable de nuisance, alors que son rival, le Groupe islamique armé (GIA), a été anéanti selon les autorités algériennes qui ont annoncé lundi son "démantèlement quasi-total". Avec la mort de son chef Rachid Oukali, dit Rachid Abou Tourab, tué par ses proches en juillet 2004, et la mise hors d'état de nuire de ses deux remplaçants, il ne reste de ce groupe qu'une trentaine d'hommes éparpillés dans les maquis de Blida et de Tissemsilt (sud et ouest d'Alger), selon le ministère de l'intérieur. En revanche, le GSPC, proche du groupe Al-Qaida d'Oussama Ben Laden compterait encore entre 300 et 500 hommes aguerris et bien entraînés, selon le chef de la police algérienne, Ali Tounsi. Le chef du GSPC, Nabil Sahraoui, et quatre autres éléments de son groupe avaient été tués par l'armée fin juin 2004 dans la région boisée et montagneuse de l'Akfadou, près de Béjaïa (Petite Kabylie, 260 km à l'est d'Alger). Il a été remplacé par Abou Mossaâb Abdelouadoud, de son vrai nom Abdelmalek Dourkdal.